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L’antenne d’Avignon, un an après son ouverture

Richard Brosseron, co-responsable de l'antenne d'Avignon et Gérard Lefebvre, un bénévole au forum des associations d'Avignon (c) D.R.

Sarah Mougnaud est co-responsable de l’antenne d’Avignon ouverte depuis maintenant un an. Retour sur une belle aventure qui n’a pas a été de tout repos !

E.S.A : Votre parcours en quelques lignes ?

Sarah : J’ai grandi en région parisienne, en Seine-Saint-Denis, puis j’ai fait mes études de chimie à Paris. Je suis descendue dans le sud, à Avignon, pour ma thèse qui s’est déroulée au CEA pendant 3 ans. Mon doctorat en poche, j’ai trouvé du travail au même endroit, dans le secteur du nucléaire, et j’ai eu envie de m’investir dans un projet de solidarité.


Depuis combien de temps connaissez-vous l’E.S.A ?

Pendant ma thèse il y a 3 ans, j’avais eu envie de faire du soutien scolaire bénévole et j’étais tombée à plusieurs reprises sur le site de l’E.S.A, mais qui ne proposait pas de soutien à Avignon.


Comment vous est venu le projet d’ouvrir une antenne à Avignon ?

J’avais initialement envie de m’investir dans du soutien scolaire bénévole pour donner des cours moi-même, mais je ne trouvais pas d’association qui propose cela et qui soit compatible avec mon activité professionnelle. J’ai contacté l’E.S.A pour savoir s’ils n’avaient pas de structure à Avignon. Comme j’avais un peu de temps, et que les valeurs et le principe de fonctionnement de l’E.S.A me plaisaient beaucoup, j’ai proposé au responsable du secteur Grand Sud de créer cette antenne. J’ai mené ce projet avec un ami doctorant, Fabien Pacaud, qui a aujourd’hui quitté l’antenne pour des raisons professionnelles, Richard Brosseron a pris le relais.


Quelles ont été les difficultés rencontrées au début ? Comment y avez-vous fait face ?

N’ayant pas grandi à Avignon, je ne connaissais pas bien les écoles, les collèges, les lycées, le tissu associatif des différents quartiers. J’ai passé un peu de temps à me renseigner. Les relations avec les partenaires se sont tissées au fil de l’année, via les enfants et leur famille notamment. Au départ, mon réseau s’appuyait essentiellement sur les doctorants du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), nous avons donc commencé comme cela pour créer l’antenne. Par la suite, nous avons été contactés via France Bénévolat ou le site de l’E.S.A.

L’autre difficulté était de recruter des bénévoles au début de l’antenne sans que celle-ci existe déjà, il fallait expliquer le fonctionnement alors que nous ne l’avions pas encore expérimenté. Mais le soutien de l’antenne de Marseille nous a beaucoup aidés pour nous imprégner des principes de l’E.S.A, et la formation « co-responsable » a également permis de bien intégrer les valeurs et le discours à partager.


Quel bilan faites-vous de cette aventure aujourd’hui ?

Je pense qu’il y avait un réel besoin du point de vue des familles, car beaucoup de centres sont complets et les assistantes sociales me disent que dans certains cas un accompagnement individualisé est vraiment important. Il y avait également une attente côté bénévoles, de gens qui ne trouvaient pas d’association pour s’investir dans du soutien scolaire individuel. Cette première année a été l’occasion de belles rencontres avec les parents, les enfants et les bénévoles, et j’espère pouvoir continuer et répondre au besoin de plus d’enfants l’année prochaine !


Sarah Mougnaud, co-responsable de l'antenne de l'Entraide Scolaire Amicale d'Avignon
Sarah Mougnaud, co-responsable de l’antenne de l’Entraide Scolaire Amicale d’Avignon
(c) D.R.

Si vous deviez donner un conseil à quelqu’un qui souhaite devenir responsable d’antenne quel serait-il ?

Pour animer une antenne, je pense qu’il faut s’appuyer sur un bon réseau ou quelques personnes très motivées afin de ne pas gérer seul toutes les décisions et les actions à faire. Si je n’avais pas eu les quelques doctorants avec qui j’ai commencé l’aventure, cela aurait été très compliqué ! Ensuite, je dirais qu’il faut être sérieux et impliqué, mais ne pas se laisser déborder par la pression que l’on se met soi-même : quand j’avais l’impression que ça m’arrivait, je prenais du recul et me disais que même si à la fin de l’année nous n’avions aidé que quelques enfants, ça en valait déjà la peine ! On ne pourra jamais répondre aux demandes de toutes les familles mais ce que l’on fait est important et visiblement apprécié. Enfin, l’appui des responsables de l’antenne de Marseille a été essentiel, ils étaient très disponibles pour répondre à nos interrogations : il ne faut pas hésiter à se servir du réseau de l’E.S.A et de l’expérience de ses responsables quand on commence !


Haï et Mehdi : l’éducation peut changer une vie

Depuis le mois de septembre, Haï accompagne Mehdi, élève de 3e au collège du Village à Trappes. Depuis la 5e,, Mehdi « ne comprend rien aux cours de maths ». Un problème quand on veut comme lui se diriger vers une filière « systèmes numériques ».

 

« J’ai dit à mon père que j’avais des difficultés, explique l’adolescent. Il a parlé avec le principal et Haï est arrivé ».

 

Durant cette année scolaire, Mehdi a fait des progrès remarquables en maths. Sa première note était un 3,5/20… sa plus récente est un 8,5/10 ! Ce qui lui a valu les encouragements au conseil de classe. Tout n’est pas gagné pour autant, mais avec une moyenne générale de 7,5/20, le collégien de Trappes a bien remonté la pente.

Peu à peu, la confiance s’est installée. « Comprendre, mémoriser, appliquer » tels sont les principes que Haï met en œuvre. Lui qui a quitté le Vietnam en guerre grâce à ses bons résultats scolaires le répète : « avec l’éducation, on peut changer sa vie. » Son système de soutien scolaire très structuré fonctionne avec des fiches « leçon » qui sont vues en séance et à partir desquelles Mehdi rédige sa propre fiche ; des fiches « exercices » pour appliquer la leçon et des fiches « corrigés ». Avec l’E.S.A, Haï a découvert le bonheur de transmettre. Une façon peut-être de rendre hommage à son père qui était instituteur au Vietnam. 

Mehdi a finalement eu son brevet !

« Les maths, c’était vraiment difficile, raconte-t-il. Je n’ai fait que 3 exercices sur 8. La SVT était aussi difficile. En français et histoire j’ai répondu à toutes les questions. En technologie ça allait… J’ai été accepté en seconde en accueil et commerce. Pour systèmes numériques il n’y a plus de place. Peut-être l’année prochaine… »

On le souhaite de tout cœur pour ce jeune en pleine progression.


« L’E.S.A c’est la rencontre avec un groupe de personnes généreuses »

Concert du Choeur Aurelianum

Bénévole à l’antenne d’Orléans et présidente du Chœur Aurelianum, Marie-Gabrielle Goix a décidé d’allier son engagement associatif et sa passion pour la musique en organisant une découverte des œuvres de Mozart jeune pour les enfants de l’E.S.A.

Rencontre avec l’une de ces bénévoles passionnées qui font le dynamisme de l’Entraide Scolaire Amicale.

Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre engagement auprès de l’E.S.A ?

Marie-Gabrielle, bénévole à l'E.S.A
Marie-Gabrielle, bénévole à l’E.S.A et Présidente du Chœur Aurelianum
(c) DR

Marie-Gabrielle : Je suis une professeure de mathématiques en retraite. Jusqu’en 2004, j’enseignais en lycée et participais (en tant que formateur) à des formations initiales et continues. J’étais très impliquée professionnellement et, à la retraite, j’ai voulu utiliser mon savoir-faire… L’E.S.A m’a permis de me sentir utile ! J’aide tous les ans un ou deux élèves de lycée.

Comment avez-vous connu l’E.S.A et qu’est-ce qui vous a incité à devenir bénévole ?

J’ai connu l’E.S.A par une amie qui s’y était investie. J’ai eu envie d’y devenir bénévole pour entretenir ce que je savais faire, par passion pour l’enseignement et la transmission. Le besoin de « servir à quelque chose », l’envie de redonner confiance à un jeune qui se décourage.

Comment décririez-vous l’E.S.A ?

Pour moi, c’est le moyen de trouver quelqu’un à qui je peux apporter une aide : ce quelqu’un, je ne saurais pas le repérer toute seule ! C’est la rencontre avec un groupe de personnes généreuses et la découverte de belles histoires.

Pouvez-vous nous parler du projet mis en place avec le chœur Aurelianum ?

Au départ, il y a le chœur Aurelianum dont je suis présidente, et son chef Mr Ludmil Raytchev. Celui-ci est pianiste et compositeur, professeur au Conservatoire d’Olivet et à l’Ecole Européenne de Luxembourg, connu sur Orléans pour organiser au château de La Fontaine (Olivet) de merveilleux concerts et une master-class en juillet chaque année.
Toujours en recherche d’œuvres méconnues, il a récemment découvert des œuvres écrites par Mozart dans sa prime jeunesse, très rarement interprétées. 
Très vite, avec ces œuvres, il imagine un concert qui implique le chœur (32 choristes), 2 solistes et jusqu’à 9 instruments : l’orgue, un trombone, 2 trompettes, un violoncelle, 2 violons, des timbales et un clavecin.
Mais surtout, Ludmil Raytchev a le désir de faire découvrir le génie du jeune Mozart à des jeunes d’aujourd’hui qui n’ont pas accès à la musique classique. Je lui ai alors parlé de l’E.S.A.
Pour ce concert, le Rotary Club Orléans, qui mène des actions en faveur de la réussite scolaire et éducative, nous offre son appui. Et l’une des associations qu’il soutient est justement l’Entraide Scolaire Amicale. Ainsi est né le projet, pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article publié sur le sujet en cliquant sur ce lien.

Quels retours avez-vous eu des familles et des bénévoles suite à cette initiative ?

Les bénévoles de l’E.S.A présents le 14 avril étaient, je crois, très heureux. Notre chef a su utiliser des mots simples pour expliquer Mozart aux enfants et il les a impressionnés par son exigence. C’était une illustration de la notion d’effort à faire pour s’améliorer, en plus de la découverte d’une musique inconnue.

Quels sont les projets à venir ?

Les projets du chœur ? pour 2019, une rencontre musicale avec un orchestre norvégien (œuvres de Mendelssohn), pour 2020 un concert Gounod avec orgue… La musique classique nous offre tant de possibilités et notre chef est tellement passionné que nous ne manquons pas de projets !

Pour ce qui concerne l’E.S.A, j’espère continuer encore la belle mission qu’elle nous offre… grâce au travail considérable effectué par Nicole, Janine et Brigitte (les responsables d’antenne de la région).


Témoignage de Sophie, orthophoniste au Perreux sur Marne

Sophie

Sophie, orthophoniste au Perreux sur Marne témoigne de sa collaboration avec l’Entraide Scolaire Amicale.

« J’apporte mon témoignage sur le travail fait par l’Association Entraide Scolaire Amicale avec qui je travaille en collaboration depuis plus d’un an pour deux enfants suivis en orthophonie mais qui peinaient à évoluer, aucune aide ne pouvant être apportée par les familles. L’une d’elles étant d’origine portugaise, l’autre étant des parents sourds, aucune ne maîtrisant le français, et se trouvant dans l’incapacité d’apporter le soutien scolaire nécessaire à leur enfant en difficulté.
 

Cette initiative est rare et tellement précieuse!  Les enfants  sont de plus en plus nombreux  à se trouver en échec scolaire  et nous,  orthophonistes ne sommes pas en quantité suffisante pour répondre à la forte demande. D’ailleurs lorsque j’en parle à d’autres collègues hors du Perreux,  l’initiative est plébiscitée et enviée…
Cette action sociale  donne  à ces famille défavorisées, une sacrée chance de combler bon nombre de leurs lacunes.
 

Je rappelle également que tous ces bénévoles font un lien indispensable entre l’école et la famille et donnent temps et affection, voire conseils aux  parents, ce qui aide l’enfant à être en réussite et donc avoir une image de l’école plus positive. »


Sensibiliser les jeunes à l’orientation scolaire : une des missions de l’E.S.A et de ses bénévoles

La classe de 3e est une étape importante où il faut choisir sa filière de formation : voie générale et technologique ou voie professionnelle. Combien d’enfants et ados déclarent : « Je n’ai pas d’idée, je n’ai pas de projet professionnel précis ». Est-ce gênant ? En classe de 3e, il est rare d’avoir une idée précise de son futur métier. C’est pourtant la période où l’on demande aux élèves de commencer à y réfléchir.

Renforcer l’information sur l’orientation scolaire, une mission primordiale pour l’E.S.A

C’est pourquoi, en plus des conseils des établissements scolaires fréquentés par les jeunes accompagnés, l’Entraide Scolaire Amicale contribue à sensibiliser les jeunes en leur proposant :

  • Des accompagnements individualisés par les bénévoles : à partir de leur connaissance du monde du travail, accompagnement à des forums ou portes ouvertes, aide à la rédaction d’une lettre de motivation….
  • Des visites d’entreprise et découverte des métiers ;
  • Des informations sur les filières pour les jeunes et leurs familles ;

Sans oublier l’information et la réassurance des parents sur les différentes filières et la possibilité de passerelles entre les différentes voies.

3 initiatives récentes menées avec succès par les antennes 

Des rencontres pour et avec les jeunes sont organisées par des antennes de l’E.S.A pour rendre plus concrète leur réflexion démontrant que rien n’est joué d’avance, à condition d’avoir un objectif et de se donner les moyens de l’atteindre.

40 professionnels à l’écoute des jeunes au Forum des métiers 

(Antenne de Nogent sur Marne)

Des bénévoles sensibles à cette thématique « Orientation » prennent le sujet à « bras le corps » pour imaginer et organiser des rencontres de A à Z.

C’est le cas d’Audrey qui a voulu apporter sa pierre à l’édifice : elle a organisé ce forum en repensant à son propre parcours. A l’âge de 14 ans, elle se souvient avoir hésité, réfléchi, choisi une filière autre que la voie générale. Après avoir réussi son BEP, son Bac Pro, puis 5 années d’études supérieures (BTS, Ecole de commerce), elle veut témoigner que rien n’est définitif et qu’il est possible de changer de voie et de poursuivre ses études.

Lire le témoignage de Audrey : ici 

Retour en image :  préparation et déroulement du Forum des métiers :

 

 

L’antenne de Nogent sur Marne a organisé un forum des métiers qui a dépassé le cadre seul de l’association puisque les établissements scolaires et les Fédérations de parents d’élèves ont relayé à leur tour l’évènement afin que de nombreux enfants puissent y participer.

400 personnes présentes ! 200 jeunes ont pu interviewer 40 professionnels qui leur ont présenté leur métier en illustrant leur profession par une journée type. Des échanges enrichis par la présence d’un conseiller du CIO de Nogent sur Marne. Celui-ci a complété les informations par les différentes formations possibles et a indiqué les établissements scolaires adéquats.

Devant le succès de cette manifestation, d’autres actions plus personnalisées vont être proposées aux jeunes qui le souhaitent pour approfondir encore plus un métier ou un secteur d’activité comme le multimédia, par exemple.

Nous remercions les établissements, les associations de parents d’élèves (FCPE et PEEP) et tous les intervenants qui ont participé et contribué au bon déroulement du forum. Tout le monde est partant pour une prochaine édition.

Découverte des métiers au CFA Campus des métiers de Bobigny 
 
(Antennes Paris 5, 12 et 13)

8 jeunes accompagnés par 4 bénévoles de l’E.S.A ont visité le Campus des Métiers* de Bobigny. Ce CFA prépare aux diplômes allant du CAP aux BAC Pro et BTS pour une vingtaine de métiers dans des domaines très variés : coiffure, esthétique, électrotechnique, photographie, boulangerie, cordonnerie, etc.

Les jeunes de l’E.S.A ont ainsi découvert une autre voie que celle de l’école et du collège, une voie où l’on apprend tout en étant plongé dans le monde du travail.
Ils ont pu rencontrer et échanger avec les maîtres d’apprentissage et les jeunes apprentis : boulanger, électrotechnicien, photographe, cordonnier…

Les jeunes visiteurs ont compris que l’apprentissage n’est pas un refuge de jeunes en décrochage scolaire mais au contraire une façon de montrer sa détermination au travail et son envie de réussir. Un des apprentis a insisté sur le fait qu’il faut être passionné par ce que l’on fait et s’investir à fond, il en parlait d’autant mieux qu’il avait été en échec scolaire au collège.

 

En savoir plus sur le site CFA : ici 

*CFA : Centre de Formation des Apprentis
Les CFA organisent régulièrement des journée portes ouvertes. Des occasions à ne pas rater !

Rencontre personnalisée entre le CIO, les jeunes de 3ème et 4ème et leurs familles 
 
(Antenne de Nantes)

Une rencontre animée par Mme Hélène Derville, une intervenante du CIO* que nous remercions chaleureusement.

Pour mieux connaître les besoins des familles et préparer la réunion, des entretiens individuels avaient été réalisés entre le bénévole, le co-responsable d’antenne et la famille pour discuter des problématiques rencontrées par les jeunes sur le sujet de l’orientation.

Plusieurs thèmes ont été abordés : la différence entre filières professionnelles et filières générales, la sélection dans les filières professionnelles, la réorientation, la fiche de liaison entre parents et professeurs, etc.
Les familles ont pu parler de leurs doutes et de leurs craintes, les jeunes ont pu exprimer des envies qu’ils avaient jusqu’à présent gardées pour eux : une jeune fille a pu expliquer à sa maman qu’elle souhaitait devenir policier.

Les bénévoles ont encore plus envie d’aider le jeune à trouver son orientation : une co-responsable va organiser une rencontre avec une infirmière. Un autre bénévole a décidé d’accompagner le jeune au CIO.

A Nantes, nous proposerons d’autres actions, notamment un « parcours métiers » avec l’association Corto Loisirs : dans le cadre d’un jeu de piste, les jeunes pourront rencontrer différents professionnels et découvrir plusieurs secteurs comme le social, le numérique ou encore l’environnement. Rendez-vous fin mai pour en savoir plus !

En savoir plus sur : Corto Loisirs
*CIO : Centre d’Information et d’Orientation

 

En conclusion, anticiper, informer, rassurer et aider à se mettre en mouvement pour un projet concret…tout est fait pour éviter aux jeunes le décrochage scolaire et leur permettre de construire le projet qui leur correspond.